Exemple d'Aravan Rezai preuves par le passé: celle du bâton et carotte. Mais Arsalan, qui dans son jeune temps jouait au foot comme gardien de but , n’est pas un naif, il étudie, il se documente et il obtient l’approbation inconditionnelle de sa fille Aravane. Beaucoup de gens se moquent de lui quand il envoie les balles à sa fille à la main, mais à l’époque il fut l'un des premiers, seulement pour vous donner une idée, à entraîner sa fille en se servant d'élastiques. Arsalan et sa discrète épouse Nouchine, amènent non sans difficultés économiques leur jeune joueuse de tennis au seuil du monde professionnel. On est maintenant aux environs du 500e rang mondial, les poings commencent à trembler. La famille Rezai part en tournée en Europe et aux alentours à bord d’un vieux Big Van rouge décoloré. Nos amis misent sur chaque déplacement une bonne partie de leurs capitaux, et durant la nuit, toute la famille dort dans la voiture. Aravane, à plus ou moins 17 ans, est déjà très mûre pour son âge, mais elle sent une grande responsabilité peser sur ses épaules. Pour moins ressentir la pression, elle demande à ses parents d'aller se balader pendant ses matchs. C’est un vrai spectacle de voir les conjoints Rezai aller cueillir la chicorée dans les champs pendant que leur petite fille est sur les courts à jouer. C’est émouvant et curieux en même temps. Occasionnellement, des spectateurs ou des journalistes se proposent de faire la navette pour porter au couple inquiet la bonne ou mauvaise nouvelle, à la fin de chaque set. Aravane, devenue majeure, est en train de rejeter, son prénom en persan, rappelle la couleur d’une fleur, mais elle a un tempérament de guerrière, quitte à se faire mal à un bras pour ramener à la maison un simple quinze. Ce n’est pas par hasard qu’on la voit souvent avec de gros bandages au bras et le soir, à la maison, plus exactement sur son Big Van, ce sont la bouillote et sa mère physiothérapeute qui lui tiennent compagnie. Elle joue en revers à deux mains avec un mouvement très rapide, elle concède très rarement à son public un smash à genoux, mais c’est le coup droit qui est sa spécialité, elle joue avec anticipation et avec une puissance pareille à celle de son idole: André Agassi. L’intensité du jeu d'Aravane est stupéfiante, on se demande si en augmentant de niveau, sa puissance pourrait être réduite. Parmi ses adversaires de cette période là, on dit que la petite française tire plus fort que la croate Karolina Sprem, qui avait réussi peu de temps avant à faire sa place ,à la force de ses coups droits, dans les tournois challengers. Le racisme est toujours prêt à poindre surtout dans un milieu où l’envie est un terrain fertile; Ses adversaires presque toujours la mettent en marge, parlent mal d’elle et de son père. Aravane se sent un peu seule, avec seulement quelques amis occasionnels qui l'encouragent. Mais Aravane continue à obtenir des coupes, elle remercie tout le monde, mais sans faire la bise- je vous en prie- c’est une bonne occasion pour rappeler à tout le monde qu’elle est, en fin de compte, musulmane. Maintenant c’est le moment d’avancer, autrement on reste trop en arrière, la mission est d’arriver en tête au ranking WTA. Pendant ce temps des joueuses comme Sharapova et Ivanovic, du même âge qu’elle, l’ont très nettement dépassée au classement et elle en est malade. On arrive en 2006, la famille Rezai commence à ne plus pouvoir dormir à l’intérieur d’un Big Van, Aravane alors fait un troisième tour à Paris et amène tout le monde à l’hôtel: la fédération française- alleluia- décide lui donner un coup de main. Monsieur Arsalan a avec la fédération un rapport fait de hauts et de bas, mais peu importe à Aravane, elle continue à taper fort sur la balle de tennis. Au début de l’année 2007 elle parvient à la 40ème position du classement mondial. La place de numéro 40 lui tourne un peu la tête, elle commence inévitablement à chevaucher les ailes de la notoriété, elle perd la syntonie avec le père et elle arrête de s’entraîner avec son habituelle intensité. Elle dégringole alors au classement, jusqu’à arriver à la 108e place au classement, on est à la veille des Internationaux d’Italie de 2009. Elle perd au deuxième tour avec la polonaise Radwanska ( 4 chats en plus Zibi Boniek sur les gradins) un match spectaculaire, mais ce tournoi romain, pour Aravane, représente un nouveau tournant pour recommencer une nouvelle ascension. Le changement arrive à l’automne suivant d’une façon inattendue: les Rezai décident de lui mettre à ses côtés constamment Patrick Mouratoglou, une personne avec qui Aravane avait déjà commence à travailler depuis 2007 dans son académie. A partir de là Aravane bondit de la 44e place à la 25e! Le reste de l’histoire est récente, la franco-iranienne remporte le tournoi de Madrid battant Venus Williams en finale. Le 17 Mai 2010 elle entre par la force parmi les top 20: elle est 16ème. Le Roland Garres, qui consacre la Schiavone mais qui ramene la petite française sur la terre, cependant Aravane n'a pas cessé d'y croire, Birmingham en est la confirmation. Il y a encore 20 gradins qui séparent Aravane de son rêve.
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